mercredi 9 avril 2008

# Les malheurs de S.


Et je courais, et je courais dans cette rue à sens unique. Mon manteau frottait contre mes jambes jusqu'à les faire rougir, et je m'en moquais, moquais.
Je courais, j'avais l'air un peu stupide avec ce froid qui cinglait mon visage et mes larmes qui roulaient sur mes joues. Les automobilistes devaient me prendre pour un fou.
Mais je m'en tapais, je courais, courais dans cette rue à sens unique dans mes converses usées et tâchées.

J'aurais voulu que tout parte en courant, j'aurais voulu ne jamais revenir, j'aurais voulu tout oublier, mais je ne suis qu'un lâche et quand on est un lâche, on ne fait pas ses choses là. On ne court pas pour oublier. On court pour s'offrir un sursis toujours trop éphémère.

Ah oui. Evacuer. Juste vivre une seule seconde de repis, sans cette angoisse qui me noue la gorge au moment de me lever ou de me coucher. Ou à n'importe quel moment de ma journée. D'ailleurs.


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