lundi 14 avril 2008

# La vie de D. par procuration

Inspiré des récits de D.
Ce n’est pas comme si je faisais ça pour la première fois. C’est pas comme si je faisais partie de cette catégorie de gens prudes qui vivent cloîtrés chez eux.
J’étais là Rue de la Roquette, un dimanche après midi. Il y avait trop de gens autour de moi, c’est peut être pour ça que mes genoux tremblaient, et que j’enchainais cigarette sur cigarette, comme si je pouvais seulement être apaisé.

Quand il m’avait demandé si j’avais quelqu’un, hier soir, au milieu de ses draps froissés, j’avais répondu non. Il avait souri. Je lui avais menti, il bénéficiait d’un sursis. Le pire c’est que je m’étais attaché à ce petit con sans vraiment savoir pourquoi. Lui qui s’obstinait à me donner des surnoms débiles, comme s’il oubliait constamment que je n’avais pas douze ans.
Et puis V. était arrivé. V. était beau, intelligent et riche. Rien que ça. Et puis je craque facilement pour les bruns aux yeux verts. On s’est rencontré un peu par hasard sur un site lambda. On a parlé, on s’est plu. Et là je l’attendais. En vrai.

C’est ce côté rassurant qui m’attire. Il me fera la bise, un baiser sur chaque joue, nous irons boire un café, pour la contenance et j’irai froisser ses draps. Il me dira que j’ai des beaux yeux, ça me lasse d’avance, et me caressera le nombril comme tous les autres, une fois la copulation fini.
Ca se résume à ça, il n’y a rien qui ne naîtra dans ma poitrine sinon la sensation du devoir accompli. Juste cette sensation de vide que ni lui ni moi ne peuvent combler.

Aucun commentaire: