lundi 28 avril 2008

# Three days


dimanche 27 avril 2008

# Du reste de sa vie.


A l’heure où l’on s’enferme dans de jolies cages dorées aux façades bétonnées, je remonte les rues à contre-courant comme si le temps une fois de plus s’était arrêté.
Il plane dans l’air de doux parfums divers et des thés, et je repense à ces moments passés, ces moments qui sentaient bon l’été.
De l’herbe verte que l’on foulait sous nos pieds nus, une nuit de juin avant Dublin, ou encore ce jour où l’on est venu me chercher sous une pluie désastreuse aux nouvelles torrentielles. L’été est là, partout autour de moi, bien ancré dans ma mémoire de petit garçon.
Les étés passent, et cette même sensation reste en moi. Celle d’être un enfant qui a toujours peur du noir.

# Four days


samedi 26 avril 2008

# Five days


vendredi 25 avril 2008

# Six days.



dimanche 20 avril 2008

# Ma femme porte très bien la barbe.



Alors que le train s'éloigne de la ville des lumières, les étoiles s'éteignent une à une, le béton laisse place à l'herbe verte.
Et je te laisse toi, sur ce quai gris et ternes, quai que nous avons parcouru tant de fois.
Alors ma boîte de conserve file trop vite dans l'air glacé, je retiens tout ce que je peux de toi, de Paris, comme un petit enfant qui ne voudrait pas partir, j'enfonce mes ongles dans les souvenirs, j'apprends ton parfum absolument par cœur, la courbe de tes hanches, et les marches du théâtre du Chatelet.
Je ne voulais juste pas partir. C'est tout.

jeudi 17 avril 2008

# Сердце моё



Quelque chose manque.
Et tous les matins en me réveillant j'ai cette même phrase qui tourne en boucle dans ma tête comme si elle ne voulait pas se taire.
J'ai beau tenté de la noyer, de l'étouffer, elle reste là bien présente.

lundi 14 avril 2008

# La vie de D. par procuration

Inspiré des récits de D.
Ce n’est pas comme si je faisais ça pour la première fois. C’est pas comme si je faisais partie de cette catégorie de gens prudes qui vivent cloîtrés chez eux.
J’étais là Rue de la Roquette, un dimanche après midi. Il y avait trop de gens autour de moi, c’est peut être pour ça que mes genoux tremblaient, et que j’enchainais cigarette sur cigarette, comme si je pouvais seulement être apaisé.

Quand il m’avait demandé si j’avais quelqu’un, hier soir, au milieu de ses draps froissés, j’avais répondu non. Il avait souri. Je lui avais menti, il bénéficiait d’un sursis. Le pire c’est que je m’étais attaché à ce petit con sans vraiment savoir pourquoi. Lui qui s’obstinait à me donner des surnoms débiles, comme s’il oubliait constamment que je n’avais pas douze ans.
Et puis V. était arrivé. V. était beau, intelligent et riche. Rien que ça. Et puis je craque facilement pour les bruns aux yeux verts. On s’est rencontré un peu par hasard sur un site lambda. On a parlé, on s’est plu. Et là je l’attendais. En vrai.

C’est ce côté rassurant qui m’attire. Il me fera la bise, un baiser sur chaque joue, nous irons boire un café, pour la contenance et j’irai froisser ses draps. Il me dira que j’ai des beaux yeux, ça me lasse d’avance, et me caressera le nombril comme tous les autres, une fois la copulation fini.
Ca se résume à ça, il n’y a rien qui ne naîtra dans ma poitrine sinon la sensation du devoir accompli. Juste cette sensation de vide que ni lui ni moi ne peuvent combler.

#N.

"Ré a besoin d'espace. Tu as vingt ans c'est trop jeune pour être marié, et puis tu dois coucher avec tout plein de gens, faire la fête quoi. C'est ça ton idéal de vie ? Non mais penses y sans réfléchir à Ré ? C'est quoi ton bonheur ? [...] Non mais sérieusement. Tu dois sortir, faire la fête. Coucher avec plein de gens (moi par exemple), faire un souffrir un petit coup Ré, il reviendra te manger dans la main, [...]lui faire comprendre que ce n'est pas lui le chef."

N.

Quand les hommes se seront mis en tête que nous n'avons pas tous la vocation de finir en petite putain esseulée, peut être arrêteront ils de juger.
En attendant. Je l'emmerde.

# L.


Des filles avec des prénoms en L, j'en connais. Il y Lau, Lalo, Laure, Laura, Lara, Lauren et autres dérivés helliens ou helléniste. Je ne sais plus.
Mais il y avait aussi L. Lucile. Perdu entre Lucie et Luciole.

Elle a posé le pied à terre, j'ai tourné la tête, il était 18h54 et nous n'étions définitivement plus sur la même planète. Le temps s'est renversé.

Je nous ai revu plus jeunes, jouant dans le sable, nous traitant de noms de pâtes, de nos parents qui se fréquentaient, de son petit frère et aussi beaucoup du mien. Le temps a filé vite, vite et la coquillette était là.

Il faut dire qu'elle a changé, un jeu ne sied quoi de Ludivigne Sagnier dans le visage, une démarche sûre, une moue boudeuse légèrement arrogante. Elle par contre, ne m'avait pas tout de suite reconnu.

mercredi 9 avril 2008

# Les malheurs de S.


Et je courais, et je courais dans cette rue à sens unique. Mon manteau frottait contre mes jambes jusqu'à les faire rougir, et je m'en moquais, moquais.
Je courais, j'avais l'air un peu stupide avec ce froid qui cinglait mon visage et mes larmes qui roulaient sur mes joues. Les automobilistes devaient me prendre pour un fou.
Mais je m'en tapais, je courais, courais dans cette rue à sens unique dans mes converses usées et tâchées.

J'aurais voulu que tout parte en courant, j'aurais voulu ne jamais revenir, j'aurais voulu tout oublier, mais je ne suis qu'un lâche et quand on est un lâche, on ne fait pas ses choses là. On ne court pas pour oublier. On court pour s'offrir un sursis toujours trop éphémère.

Ah oui. Evacuer. Juste vivre une seule seconde de repis, sans cette angoisse qui me noue la gorge au moment de me lever ou de me coucher. Ou à n'importe quel moment de ma journée. D'ailleurs.


mardi 8 avril 2008

# V in paradize.


La ville s'embouteille
Et moi j'prends d'la bouteille
En attendant ton appel
Je freine, je cale et t'envoie des "call me"
Et puis j'te colle ces prénoms insensés
Qu'allaient si bien aux interdits sensés
Qui nous faisaient tant de bien, tant de bien

lundi 7 avril 2008

# Polaroïd n°6


Alors que je fixe la pendule, et que je me balance sur ma chaise comme un enfant de 4 ans, je fais mentalement le décompte des heures qu'il reste avant la nuit.
Et puis comme la nuit ne vient pas, j'écoute mon coeur qui bat quelque part dans mon cou, mon coeur qui refuse de s'arrêter. Comme si.

Je n'ai pas mon déo. Je l'ai oublié.
Le Axe de mon frère est atroce. C'est peut être ça qui m'a causé des nausées toute la journée.


dimanche 6 avril 2008

#

Alors c'est comme ça que les histoires se finissent. Il n'y a plus d'adieux sur les quais de gare, plus de larmes, plus de cris. C'est décevant.
Peut être parce que ce n'est pas fini. Mais moi même je n'y crois.

Quelle étrange sensation que celle d'apprendre à vivre. J'ai l'impression à ce moment donné d'avoir tout oublié. Comment on fait pour rire, pour sourire, pour plaire, pour embrasser ou faire l'amour. Tout ce qui m'a enthousiasmé et peuplé mes quotidiens depuis deux ans a disparu.
De toutes façons ce n'est pas très compliqué, tout disparait, tout file, tout se dégrade sans jamais vraiment se reconstruire.

Si la vie c'est un espèce d'édifice bancale, sur lequel on tente tant bien que mal d'empiler des choses, dans l'espoir qu'elles ne s'effondrent pas...
Alors je devrais cesser là. Vivre toujours dans l'expectative c'est emmerdant.
Vivre avec des gens c'est emmerdant en général.
Je crois bien que je devrais m'arrêter là, ça sert strictement à rien de continuer à me décevoir sans cesse et sans cesse.

# @?!


Nous sommes samedi.
Il fait moche.
Et je suis rue des Lombards, dans le quatrième.

- "Tu as vu le nouveau mec de JP ? Il a trop de la chance, ça fait 4 mois qu'ils sont ensemble !
- Je l'envie grave, mais j'aime trop le cul pour me limiter à un seul mec."

Je finis par me demander si les hommes ont oublié ce qu'a pu être l'amour un jour. Le credo "le consommateur est roi" est partout, aussi bien dans l'amour que dans le cul. C'est au plus performant, je prends et je jette.
Comme si l'amour c'était du supermarché. Je me balade dans les rayons, je choisis. Et puis si ça ne me plait pas, je ne reprendrai pas. A la première crise, au premier bouton, j'ampute par prévention.
Avoir tout. Toujours mieux. Toujours plus facilement.
Comme si l'amour c'était facile. Parce qu'à y réfléchir, ça ne l'est jamais vraiment.

Je déteste les gens. Parce qu'au fond, la plupart sont stupides.
Pendant que JP s'envoit en l'air avec son nouveau mec il y a une plaque de déchets plastiques de la taille de la france qui grandit au large des Etats Unis et qui fait 30m d'épaisseur. Ça on en parle pas. Par contre de la tenue Dior de Carla, on en parle.
On laisse les hommes politiques avoir des propos eugénistes et fascistes, et on ne dit rien. On laisse des gens crever de faim, et de soif.
Mais après tout qu'est ce que ça peut bien faire puisque nous roulerons dans nos mercedes, et que nous irons toujours en vacances à La Plagne.